mardi 28 août 2007

Le stage paille

Bon, cette fois c'est plus technique... Fini les messages pour les copains, là, c'est du sérieux!
Le stage avait lieu sur trois jours, nous n'avons pu assister qu'à deux, mais c'était très très riche.
Nous nous sommes rendus sur le projet de Muriel et Eric (peut-être qu'un jour je réussirai à mettre leur blog en lien...) qui font un "garage tout confort".

Vendredi, l'équipe a monté un mur paille "traditionnel", c'est-à-dire bottes de paille enfilées entre poteaux. Beaucoup de découpes dans la "willy botte", mais un mur en une journée, c'est tout de même un bon rendement...

Nous les avons rejoints samedi pour une nouvelle technique plus fastidieuse, le "mur stressé". C'est un mur de paille sans ossature bois, les bottes sont donc montées en quinconce et tiennent à l'aide de pieux et de feuillard. C'est difficile, long et le résultat n'est pas très satisfaisant.

Et enfin, dimanche, nous avons débroussaillé les bottes (hé oui! ça se débroussaille, pour rendre la surface plus plane, histoire de ne pas appliquer trois tonnes d'enduit), et nous avons attaqué les enduits chaux à l'extérieur et terre à l'intérieur. Un vrai bonheur! Surtout la terre. La chaux est un p'tit peu agressive, il faut travailler avec des gants, se protéger les yeux, la peau... et surtout maîtriser la truelle. Et là, on avait un pro, Jean-Michel, à côté de qui nous avions tous l'air ridicules... Cependant il nous a donné sa technique et je suis sûre qu'avec un peu d'entraînement, on finira par y arriver.
A l'inverse, la terre ne demande aucune maîtrise particulière, si ce n'est de trouver la bonne terre, puis la bonne texture. Et alors après, c'est un régal. C'est doux, ça sent extraordinairement bon (grâce à la sciure de douglas ajoutée au mélange) et puis il faut bien le dire on a recroqué un morceau d'enfance, il ne nous manquait que les bottes pour sauter dans les flaques d'eau, la boue, c'est magique! On peut tout faire à la main, on étale la barbotine à la paume, ensuite on projette le corps d'enduit d'un joli coup de poignet puis on caresse le mur pour tout unifier. C'était très relaxant, presque érotique.

La conclusion générale du stage en quelques mots :
1/ La paille est un matériaux très maléable, tout est possible et rien n'est irréversible
2/ Chaque économie (de temps, d'argent, de réflexion...) se paye dans l'étape qui suit
3/ Chaque étape est longue et difficile, il faut s'y préparer

Une petite remarque perso... Il faut être bien outillé, c'est important de ne pas courir chez le voisin au dernier moment, on gagne beaucoup de temps et de sérénité, donc, il faut bien préparer son chantier! J'en vois déjà qui doivent bien se marrer, mais comme dirait l'Pierrot, quand on aura fini, on aura tout ce qu'il faut! C'est en faisant qu'on apprend, alors je vous promets que les prochains chantiers seront super carrés! (on a encore du chemin...)

Voilà, à côté de cette partie technique, il y avait bien entendu le côté humain. C'était très chouette de partager ce moment avec tous ces gens, d'échanger sur nos projets, de donner et d'entendre différents avis sur les méthodes de travail, les matériaux...
Nous avons fait ce choix de construction pour des raisons écologiques, bien entendu, mais presque prioritairement pour vivre un grand moment de partage, d'investissement et montrer à nos enfants que tout ne s'achète pas, on peut faire aussi. Et ce stage nous a conforté dans nos choix et nos positions.

Merci Muriel, merci Eric pour cette chouette expérience, pour votre accueil, votre bonne humeur et vos convictions. Merci Nicolas pour ton expérience, ta patience et le temps que tu nous a consacré. Merci à tous pour votre sympathie, votre enthousiasme, vos expériences...

Quelques photos vont suivre (demain parce que ce soir je suis fatiguée) pour illustrer le propos.